L’arthrose : symptômes, causes et traitements

Publié le : 03 mars 202216 mins de lecture

Les propres enzymes de dégradation de l’organisme sont également impliquées dans le développement et la progression de l’arthrose. Des chercheurs travaillent à l’amélioration du diagnostic et des options de traitement.

L’arthrose

Plus de 50 % des femmes et un tiers des hommes de plus de 60 ans sont touchés par l’arthrose. Des millions de personnes luttent jour après jour contre la douleur, l’inflammation, le gonflement et la restriction des mouvements. Selon les estimations des experts, les coûts de traitement de l’arthrose pèsent sur le système de soins de santé à hauteur d’environ sept milliards d’euros par an, auxquels s’ajoutent un taux élevé d’absentéisme au travail et des départs en retraite anticipés. Néanmoins, le problème de l’arthrose est bien trop peu connu du public et bien trop peu d’argent est investi dans la recherche sur cette maladie très répandue. L’initiative pour la recherche sur l’arthrose veut maintenant poser les jalons de l’amélioration des options de traitement de cette maladie très répandue.

Pendant longtemps, les chercheurs ont pensé que l’arthrose était principalement le résultat de l’usure des articulations. Aujourd’hui, on en est sûr : les enzymes agressives produites par l’organisme sont également impliquées de manière significative dans le développement et la progression de la maladie. Dans le domaine de la recherche sur l’arthrose, des scientifiques et des cliniciens travaillent sur les méthodes de traitement du futur, mais surtout sur les moyens de diagnostiquer l’arthrose à un stade très précoce.

« Par le passé, la recherche sur l’arthrose se concentrait exclusivement sur l’amélioration du remplacement des articulations », explique un professeur. « En outre, il y avait un manque d’argent : lorsqu’il s’agit de financer des projets de recherche médicale, les études sur le cancer, le diabète ou les maladies cardiaques sont généralement prioritaires parce qu’elles touchent plus souvent les jeunes, peuvent mettre la vie en danger de manière aiguë et entraînent des coûts élevés », ajoute le spécialiste.

La recherche d’un meilleur diagnostic et d’options thérapeutiques plus efficaces pour l’arthrose a été lente. « Notre objectif le plus important est de détecter la maladie à un stade précoce, de ralentir sa progression et d’éviter ainsi le remplacement des articulations », explique un professeur biologiste. Un point de départ est l’identification des processus de dégradation qui ont lieu avant même un diagnostic radiologiquement possible. Au cours de la dégradation du cartilage, des fragments sont formés qui servent de biomarqueurs pronostiques de la maladie d’une part, et d’autre part, l’inhibition des enzymes de dégradation peut ralentir la progression et la manifestation de la maladie. Actuellement, les scientifiques de Francfort travaillent également sur une méthode permettant de réparer de minuscules défauts du cartilage. « Cela fonctionne un peu comme un plombage chez le dentiste », rapporte le professeur. À l’avenir, des stratégies de traitement vont être développées afin de pouvoir aider efficacement le plus grand nombre de patients possible sans avoir recours à une prothèse articulaire.

Rôle des articulations

L’articulation participe activement à l’élaboration d’un mouvement. Une articulation permet de réaliser des mouvements, de bouger et de se déplacer. Les deux extrémités osseuses, recouvertes de cartilage, se rencontrent au niveau de l’articulation. Les ligaments et les muscles reliés sur les os grâce aux tendons se situent de part et d’autre de l’articulation. Les muscles participent à la production du mouvement et protègent l’articulation. L’articulation est délimitée par la membrane synoviale, membrane qui tapisse l’intérieur de toute l’articulation qui secrète le liquide synovial. Celui-ci nourrit et lubrifie le cartilage de l’articulation et permet de faciliter le glissement de l’articulation. Un rhumatologue explique que sollicitées, les cellules qui forment le cartilage produisent un cartilage de moins bonne qualité et s’épuisent.

Symptômes

Elle se manifeste par des douleurs chroniques, une impotence fonctionnelle (diminution des mobilisations liées aux douleurs), une raideur. Les articulations les plus touchées sont les hanches, les genoux et les articulations des vertèbres lombaires.

Douleur : Lors d’une arthrose, l’articulation devient douloureuse lorsqu’elle fonctionne. La douleur se calme ensuite au repos. L’arthrose atteint chaque personne de manière différente. Une arthrose provoque dans la majorité des cas des douleurs articulaires, une raideur et parfois un gonflement de l’articulation concernée. La douleur provient des tissus de voisinage qui sont très innervés notamment la membrane synoviale, de l’os, des ligaments ou des tendons. Une sensibilité de l’articulation est présente lorsqu’on applique une pression. Les changements de température peuvent également représenter des facteurs de déclenchement.

Raideur : La raideur de l’articulation survient surtout le matin au réveil ou après une période d’immobilité nocturne et se prolonge en général moins d’une heure. Une perte progressive de flexibilité dans l’articulation apparaît, limitant et rendant les mouvements douloureux.

Déformations : Les autres signes qui peuvent être constatés: l’apparition progressive de petites déformations de l’articulation et une Inflammation.

Causes

Les articulations sont soumises à des forces de tension et de compression importantes au cours de la vie et ce processus dégénératif augmente avec l’âge, touchant généralement les personnes à partir de 40-50 ans. L’arthrose attaque le cartilage et le détruit sans inflammation ou infection au contraire de l’arthrite, puis crée la formation d’excroissances osseuses.

On appelle « cartilage » la structure élastique et résistante recouvrant les extrémités osseuses. L’extrémité de chaque os est en effet recouverte de cartilage, substance élastique et glissante, aux propriétés très résistantes permettant d’effectuer des mouvements amples. Le cartilage recouvre l’extrémité des os et participe à la mobilité articulaire avec un minimum de frottements. Il protège l’os et recouvre les extrémités des os afin de leur permettre de glisser facilement mais également d’amortir les pressions subies par les articulations.

Lorsque le cartilage s’abîme, il se produit un détachement de petits fragments et une modification du liquide synovial. Le cartilage perd alors sa souplesse et son élasticité. Les deux os de l’articulation se frottent l’un sur l’autre et de petites excroissances osseuses anormales se développent à ce niveau.

Personnes à risque

Certains facteurs favorisent la survenue de l’arthrose, comme certains mouvements répétitifs ainsi que de très légers traumatismes répétés.

Sportifs : Pour l’arthrose de la hanche par exemple, la danse, le football et le rugby peuvent être des facteurs favorisant. Lancer le javelot favorise l’arthrose du coude tandis que la danse favorise l’arthrose des orteils. La pratique du trapèze favorise l’arthrose du dos. La pratique du football, du vélo, du basket, de la natation et du ski favorisent l’arthrose du genou.

Professions : Certaines professions comme les agriculteurs et ouvriers du bâtiment sont plus exposées à l’arthrose de la hanche car leurs mouvements effectués quotidiennement peuvent provoquer une usure prématurée de cette articulation.

Surpoids : Une surcharge pondérale favorise l’arthrose en raison de l’augmentation des contraintes mécaniques exercées sur l’articulation concernée. Le manque d’activité physique diminue l’irrigation sanguine des muscles et entraîne une modification de l’oxygénation du cartilage.

Hérédité :  La présence de plusieurs personnes dans la famille présentant une arthrose peut représenter un facteur de risque. Un rhumatologue et médecin précise dans le dossier du Particulier Santé (Soulager l’arthrose) « que de nombreux gènes sont impliqués dans l’apparition de l’arthrose et que pour 50 % des personnes atteintes, elle résulte ensuite de ce que l’on fait vivre à ses articulations ».

Mauvaises habitudes : Par exemple certaines mauvaises habitudes comme le fait de porter des talons hauts favorise l’arthrose du genou.

Sport et arthrose

Il ne faut surtout pas se mettre au repos et rester assis chez soi, situations qui risquent d’enraidir les articulations. D’autre part, moins on bouge et plus l’articulation se fragilise et devient instable, dégradant ainsi le cartilage. Il faut continuer à avoir une activité générale régulière afin d’améliorer l’environnement de l’articulation, des muscles et des tendons. Il faut donc bouger, même si des douleurs chroniques de fond sont présentes. En phase aigue et très douloureuse, il faut être plus prudent et ne pas trop solliciter son articulation. Il est bien sûr conseillé d’en parler avec son médecin car le choix de l’activité physique fait l’objet d’une discussion et d’une évaluation avec chaque patient. Marche, vélo et natation sont les activités d’endurance les plus conseillées à pratiquer à un rythme minimal de deux fois par semaine selon les conseils de son médecin. « L’arthrose est une maladie très fréquente qui n’épargne quasiment personne mais qui peut prendre des formes plus ou moins graves suivant les individus. L’activité physique est un très bon moyen pour lutter contre les douleurs ».

Exercices anti arthrose

De nombreux exercices, faciles à réaliser chez soi permettent d’améliorer les fonctions articulaires et de les aider à mieux supporter l’effort, en renforçant les muscles qui les entourent. Si l’on souffre d’arthrose de la hanche, il faut effectuer régulièrement cet exercice qui consiste à s’asseoir sur une chaise haute, puis à mettre un pied sur un tabouret et balancer la jambe dans le vide de droite à gauche en faisant pivoter la hanche et refaire l’exercice 10 à 20 fois avec chaque jambe. Quelques minutes chaque jour peuvent aider à renforcer l’arthrose des doigts. Il faut enrouler les doigts autour d’une balle en mousse, ou antistress, souple et la serrer fort puis relâcher et répéter l’exercice 5 à 10 fois avec chaque main en tenant 10 secondes chaque fois.

Examen et diagnostic

Dans la majorité des cas, un simple examen radiologique suffit à poser le diagnostic d’arthrose et l’IRM n’est pas nécessaire. Mais il faut que les clichés radiologiques soient effectués correctement. Le professeur précise que pour que la gonarthrose, il faut effectuer des clichés en charge et surtout une image « en schuss de l’arrière du genou, comme au ski, les jambes fléchies à 30°. Cela permet de repérer les signes caractéristiques de l’arthrose avec le pincement articulaire notamment le pincement articulaire entre les deux extrémités osseuses très évocateur de l’arthrose ainsi que la présence d’excroissances autour de l’articulation

Traitements

Médicaments

Les médicaments prescrits dans l’arthrose ne peuvent pas ralentir l’évolution de la maladie mais peuvent soulager les symptômes de l’arthrose comme la douleur et la raideur. Ces médicaments sont prescrits selon l’intensité des symptômes. Les médicaments destinés à lutter contre la douleur représentent les traitements les plus prescrits devant parfois être utilisés chaque jour. Plusieurs médicaments, isolément ou en association, peuvent ainsi être proposés aux personnes souffrant d’arthrose.

Antalgiques

Le paracétamol se prescrit en première intention, même si son efficacité est très modérée, et ne doit pas dépasser 3 g par jour en raison de sa toxicité hépatique. Le paracétamol est l’antalgique de premier choix et en cas de succès le traitement pharmacologique à long terme de préférence. Le paracétamol chez l’adulte est indiqué lorsque celui-ci présente une douleur légère à modérée. Le délai d’action est de 30 à 60 minutes selon la forme pharmaceutique. Ne jamais dépasser la dose maximale recommandée. La dose maximale peut être de 3 grammes/jour chez un adulte, voire davantage selon l’avis de votre médecin. D’autres médicaments peuvent contenir du paracétamol : vérifier l’ensemble de votre traitement pour éviter tout risque de surdosage. Le paracétamol est également en vente libre.

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) oraux sont prescrits en deuxième intention mais doivent être pris sur une courte durée en raison de leurs effets secondaires comme des troubles digestifs ou des réactions cutanées allergiques. La prescription d’un anti-inflammatoire à la dose efficace la plus faible possible peut être envisagée lorsque le paracétamol n’améliore pas suffisamment les douleurs. Ces médicaments très utilisés représentent un des traitements les plus prescrits dans l’arthrose. Un médicament protégeant l’estomac peut être prescrit chez les problèmes présentant des troubles digestifs comme une gastrite ou un ulcère par exemple. Une autre classe d’anti-inflammatoire prescrits uniquement sur ordonnance, les COX2 appelés également coxibs, peuvent également être conseillés aux personnes dont le risque de complications gastro-intestinales est important. Certains médicaments anti inflammatoires sont en vente libre et d’autres nécessitent une prescription médicale. Lors de l’ arthrose du genou, des anti-inflammatoires appliqué localement sur la zone concernée sont parfois utilisés.

Lorsque les douleurs provoquées par l’arthrose sont sévères, les médecins peuvent prescrire des médicaments à base d’opioïdes qui sont des dérivés modérés de la morphine comme la codéine ou le  tramadol. Ces dérivés peuvent être parfois combinés dans le même comprimé à du paracétamol. Ils peuvent provoquer des effets secondaires, comme une somnolence, des nausées ou des vertiges et présentent un risque de dépendance.

Patchs et gels

Les topiques antalgiques et anti-inflammatoires appliqués localement sous forme de patch ou de gel, peu ou pas remboursés, ont une certaine efficacité lors d’une poussée modérée, essentiellement pour les articulations des mains, des doigts et éventuellement du genou. À noter que l’EULAR, ligue européenne contre le rhumatisme) recommande la prise de capsaïcine, principe actif du piment, en gel ou en patch, en deuxième intention après le paracétamol, et devant les crèmes anti inflammatoires. Mais attention car ce traitement peut entraîner des irritations cutanées. 

AASAL

Les médicaments anti arthrosiques symptomatiques d’action lente (AASAL) comme l’Insaponifiable de soja et d’avocat, le chondroïtine sulfate et le glucosamine peuvent limiter les poussées douloureuses et améliorer la qualité de vie et sont prescrits sur 3 à 5 mois. Ils ne sont plus remboursés car ne sont plus recommandés par la HAS.

Acide hyaluronique

La visco-supplémentation consiste à injecter dans l’articulation de l’acide hyaluronique pendant 3 à 5 semaines pour la dégripper et la lubrifier l’articulation dans l’articulation peut être prescrite. Elle est fréquemment utilisée dans l’arthrose du genou

Infiltrations

La HAS recommande les infiltrations de corticoïdes, anti-inflammatoire stéroïdiens, juste après le paracétamol et les AINS. Ces infiltrations permettent d’injecter une quantité plus faible de corticoïdes, directement au contact de l’articulation

Remèdes naturels

La phytothérapie peut être proposée, mais l’avis de son médecin est indispensable en raison des effets secondaires possibles ainsi que des contre-indications.

Si elle est surtout connue pour ses poils urticants, l’ortie peut être utilisée en phytothérapie pour soulager l’arthrose. Elle agit comme un reminéralisant et favorise la reconstitution du cartilage. L’ortie est également un [anti-inflammatoire naturel, dont l’action est décuplée lorsqu’elle est associée à d’autres plantes aux facultés similaires.

Les feuilles de cassis sont employées en phytothérapie pour leurs vertus anti-inflammatoires. En tisane ou en extrait de plante standardisé (EPS), elles sont indiquées dans le traitement des douleurs articulaires telles que les rhumatismes et l’arthrose.

La prêle, également appelée « queue de rat » est utilisée en phytothérapie en cas d’arthrose. Comme les feuilles d’ortie, ses parties aériennes renferment des propriétés reminéralisantes et anti-inflammatoires. La prêle accroît la consolidation des os, et soulage les douleurs causées par l’arthrose.

L’arnica des montagnes appartient à la famille des astéracées. Ses sommités fleuries sont connues pour leurs effets antalgiques et anti-inflammatoires. Elle est indiquée dans le traitement des douleurs articulaires comme l’arthrose. À utiliser par voie externe uniquement.

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